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Ce déjeûner se composait invariablement d’une tasse de lait et d’un morceau de pain. Le docteur ne buvait jamais de vin ; son dîner, d’une sobriété extrême, se bornait à un potage et à quelques légumes cuits dans le bouillon. Il n’entendait pas, d’ailleurs, soumettre ceux qui l’entouraient à ce régime frugal, qu’il suivait depuis plus de vingt ans, autant par goût que par hygiène.

Suzon me mit entre les mains un plateau où était servi le frugal déjeûner, et marcha devant moi. Songeant alors involontairement à l’espèce d’itinéraire tracé sur le plan trouvé dans mon bureau, je m’aperçus que je suivais exactement cette indication, et que, si elle était exacte, je devais, après avoir monté l’escalier, bientôt arriver à la pièce signalée dans le plan par une tête de mort grossièrement dessinée. Je ne me trompais pas. Suzon s’arrêta devant une porte, qu’elle me montra en me disant :

— C’est là… entrez.

Le docteur était occupé à écrire, il me fit signe de la main de déposer le plateau sur une petite table voisine de son bureau de travail ; comme il ne me dit pas de sortir, je crus devoir rester pour le servir. En attendant ses ordres, j’examinai curieusement l’endroit où je me trouvais. C’était une vaste pièce carrée très-élevée, sans fenêtres, mais une partie du plafond, arrondi en dôme, étant vitrée, cette salle recevait seulement du jour d’en haut ; de grandes armoires vitrées garnissaient un des côtés de ce cabinet, et renfermaient une magnifique collection anatomique. En face je vis une bibliothèque, simplement construite en bois de sapin jauni par le temps, et dont les rayons regorgeaient de livres de toute grandeur ; les innombrables signets de papier blanc qui