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tirant d’une caisse une magnifique poupée, — voici une poupée que Monseigneur vous donne ; il faudra l’en remercier, entendez-vous ? — Oui, miss Turner, — dis-je en admirant ce jouet, véritable merveille, sans oser y toucher. — Prenez donc votre poupée, — me dit ma gouvernante. — Mais, — lui répondis-je, — est-ce que nous n’allons pas chez Monseigneur ? — Si, Mademoiselle, nous y allons, et Monseigneur désire que vous apportiez votre poupée avec vous. — Assez surprise, je l’avoue, de cette recommandation, je suivis ma gouvernante chez Monseigneur.

Cette dernière partie du récit de Basquine me déroutait complètement, et, dans ma naïveté, je dis à la jeune fille :

— Ces soins, cette éducation que l’on te donnait, prouvent du moins que ce milord-duc n’était pas un méchant homme.

Basquine me regarda fixement et partit d’un éclat de rire sardonique qui me fit frémir.