Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 5-6.djvu/232

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Je monte avec M. le capitaine.

— Très-bien, mon garçon, — reprit le portier. Puis se ravisant, il fit précipitamment quelques pas en dehors de sa loge, et, s’adressant à Bamboche qui commençait à gravir l’escalier :

— Monsieur le capitaine, j’ai oublié de vous dire que M. le major était venu trois fois vous demander.

— Que le diable l’emporte et vous aussi ! répondit Bamboche en continuant son ascension.

— Monsieur le capitaine a toujours le mot pour rire, — dit le portier, qui me parut habitué aux façons brutales de mon ami, et ne s’en formaliser nullement.

Bamboche s’arrêta sur le pallier du second étage ; nous entrâmes chez lui ; une petite lampe brûlait dans l’antichambre ; Bamboche ouvrit une porte latérale, et dit à Basquine :

— Entre là… il doit y avoir de la braise sous la cendre, rallume le feu, réchauffe-toi… je reviens dans cinq minutes.

Puis, se retournant vers moi lorsque nous fûmes seuls :

— Maintenant, mon garçon, à nous deux… dis-moi d’abord…

Mais ma dissimulation était à bout ; je me jetai brusquement au cou de Bamboche, en m’écriant :

— Tu ne reconnais pas Martin !…

Bamboche stupéfait recula d’abord d’un pas, se dégagea de mon étreinte comme pour mieux m’envisager ; puis, m’attirant et me serrant à son tour avec force contre