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chand de jouets d’enfants ; il me parut radieux, et son ami Balthazar se livra aux démonstrations de joie les plus bruyantes et les plus excentriques. Il voulait absolument aller le soir même aux Funambules pour décerner une ovation à Basquine, qu’il admirait de confiance, car il ne l’avait jamais vue jouer, mais Robert de Mareuil ayant rappelé à son ami que leur soirée devait avoir un but plus sérieux, le poète dut en soupirant ajourner son projet.

Après leur frugal dîner, dont les reliefs me suffirent, mes maîtres me prévinrent qu’il serait inutile de les attendre, et m’engagèrent à me coucher, ajoutant qu’ils m’éveilleraient à leur retour, s’ils avaient besoin de quelque chose.

Avant son départ, Robert de Mareuil m’avait ordonné d’ouvrir sa malle, son sac de nuit, et de mettre en ordre les effets qu’ils contenaient.

Cette besogne fut bientôt accomplie, car il était difficile de voir une garde-robe moins nombreuse et plus fatiguée que celle du comte Robert. Le seul objet de luxe que je trouvai dans cette espèce d’inventaire, fut un beau nécessaire à écrire, en cuir de Russie, à fermoir et à serrure d’argent, dont Robert de Mareuil possédait sans doute la clé.

En allant et venant dans cet appartement, j’observai une chose qui ne m’avait pas frappé tout d’abord.

Je remarquai dans la cloison qui séparait la chambre de mes maîtres de celle que je devais occuper, une sorte de replâtrage circulaire de six pouces environ de diamètre, et élevé de trois pieds au-dessus du plancher.