Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 5-6.djvu/148

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Comment ? ce n’est pas fini ? — dit la vieille femme d’un ton de reproche.

— Fini ?… ah bien oui ! fini, — reprit le cul-de-jatte. — Le capitaine aura du fil à retordre…

— Avec un… un poulet pareil ? — fit la vieille en haussant les épaules de dédain.

— Je vous dis que le poulet est un coq… — répondit le cul-de-jatte, — un coq bien armé d’éperons, et qui ne se laissera pas manger la tête… C’est moi qui vous le dis…

— Alors, qu’est-ce que vous voulez ? — dit la vieille en grommelant. — À quoi bon venir ici ?

Le capitaine engage le patron à accepter le tiers… Comme ça… il y aura moyen… de moyenner.

— Le patron n’y est pas, ça le regarde, il écrira ce soir au capitaine, — répondit la vieille.

— Ainsi, c’est convenu, au port d’arme jusqu’à demain, — dit le cul-de-jatte, — je vais en prévenir le capitaine.

— Le patron lui écrira, — reprit la vieille.

Le cul-de-jatte sortit.

En entendant ces mots le capitaine, un singulier pressentiment me dit qu’il s’agissait de Bamboche, toujours en rapports avec le cul-de-jatte. Je cherchais aussi vainement à deviner quels singuliers intérêts pouvaient amener des personnes de conditions si différentes dans cette sombre boutique de jouets d’enfants, où il n’était nullement question d’acheter ou de vendre des jouets d’enfants.