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Les deux hommes firent tomber les liens du Maître d’école.

Il se leva brusquement, fit un pas en tendant ses mains devant lui, puis retomba dans le fauteuil en levant les bras au ciel.

— David, donnez-lui ce portefeuille — dit Rodolphe.

Le nègre mit dans les mains tremblantes du Maître d’école un petit portefeuille.

— Il y a dans ce portefeuille assez d’argent pour t’assurer un abri… et du pain… jusqu’à la fin de tes jours dans quelque solitude. Maintenant tu es libre… va-t’en… et repens-toi… le Seigneur est miséricordieux.

— Aveugle !… — répéta le Maître d’école en tenant machinalement le portefeuille à sa main.

— Ouvrez les portes… qu’il parte ! — dit Rodolphe.

On ouvrit les portes avec fracas.

— Aveugle !… aveugle !… aveugle !!!… — répéta le brigand anéanti. — Mon Dieu … mon Dieu !… c’est donc vrai !

— Tu es libre… tu as de l’argent… va-t’en !

— Mais je ne puis m’en aller… moi !!…