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jolie robe à la paysanne, avec ça de charmants bonnets ronds qui vous vont à ravir ; vous montez en carriole d’osier avec votre tante et Jacques, le garçon de ferme, pour aller à la grand’messe du village ; après, dans l’été, vous ne manquez pas d’assister, avec votre tante, à toutes les fêtes des paroisses voisines. Vous êtes si gentille, si douce, si bonne ménagère, votre tante vous aime tant, le curé rend de vous un si bon témoignage, que tous les jeunes fermiers des environs veulent vous faire danser, parce que c’est comme cela que commencent toujours les mariages… Aussi peu à peu vous en remarquez un… et…

Rodolphe, étonné du silence de la Goualeuse, la regarda.

La malheureuse fille étouffait à grand’peine ses sanglots.

Un moment abusée par les paroles de Rodolphe, elle avait oublié le présent, et le contraste de ce présent avec le rêve d’une existence douce et riante lui rappelait l’horreur de sa position.

— Fleur-de-Marie, qu’avez-vous ?

— Ah ! monsieur Rodolphe, sans le vou-