Page:Sue - Les mystères de Paris, 1ère série, 1842.djvu/142

Cette page a été validée par deux contributeurs.

passé devant le tapis-franc, arrivèrent près d’une maison en ruines.

Cette masure étant à moitié démolie, ses caves découvertes formaient une espèce de gouffre le long duquel la rue se prolongeait en cet endroit.

Le Maître d’école bondit avec la vigueur et la souplesse d’un tigre ; d’une de ses larges mains il saisit Tom à la gorge et lui dit :

— Ton argent, ou je te jette dans ce trou !

Et le brigand, repoussant Tom en arrière, lui fit perdre l’équilibre, d’une main le retint pour ainsi dire suspendu au-dessus de la profonde excavation, tandis que de l’autre main il saisit le bras de Sarah comme dans un étau.

Avant que Tom eût fait un mouvement, la Chouette le dévalisa avec une dextérité merveilleuse.

Sarah ne cria pas, ne chercha pas à se débattre ; elle dit d’une voix calme :

— Donnez-leur votre bourse, Tom. — Et s’adressant au brigand : — Nous ne crions pas, ne nous faites pas de mal.

La Chouette, après avoir scrupuleusement