CHAPITRE XX.
La cellule où se trouvait Bamboche était meublée d’un lit de fer,
d’une table et d’un banc scellés aux dalles du sol. Derrière la porte
épaisse, on entendait les pas mesurés d’une sentinelle, Basquine et
Bamboche étaient réunis depuis un quart d’heure environ, lorsque
la porte du cabanon s’ouvrit, et le geôlier introduisit Martin auprès du
condamné.
Depuis l’arrestation de Bamboche, rue du Marché-Vieux, Martin n’avait pas revu les deux compagnons de son enfance ; il ne put s’empêcher de fondre en larmes, lorsqu’il répondit à leur cordiale éteinte. Après cette première émotion sincèrement partagée par les trois acteurs de cette scène, Martin dit à Basquine :
— D’après la lettre, j’étais allé pour te prendre chez toi…
— J’avais mes raisons, mon bon Martin, pour te devancer ici, — dit Basquine en échangeant un regard mystérieux, étrange… avec Bamboche ; — c’est un secret dont tu auras plus tard l’explication.
— Avant toute chose, — dit vivement Bamboche à Martin, — Bruyère ?… ma fille ?
— Elle va bien, — répondit Martin ; — j’ai été la chercher dans le refuge où Claude Gérard l’avait fait se cacher pendant qu’on la croyait noyée. Une brave fille de ferme lui portait chaque jour quel-