là… je suis un saint auprès de lui… mais, sois tranquille, on le démolira, et une fois celui-là démoli, (il paraît que c’est le plus menaçant) nous nous occuperons des autres… du prince de Montbar et du père de ce gredin de petit vicomte. Ça fera deux bouchées… pas plus… À quelle sauce les mangerons-nous ? Je n’en sais rien, mais nous la trouverons… nous venons bien, grâce à toi, de trouver le moyen de faire engager Basquine…
Et comme je paraissais douter un peu de ses procédés expéditifs et immanquables, Bamboche ajouta :
— Si tu dis un mot de plus, je m’engage formellement à te faire épouser Mlle Régina… Mais non, — reprit aussitôt Bamboche en me tendant la main d’un air repentant, — pas de plaisanteries avec ce nom-là… Pardon, Martin… pardon, j’ai eu tort… C’est déjà beaucoup que tu acceptes mon aide… Mais, vois-tu ?… mon brave… pour lutter contre des Robert de Mareuil, des Bamboche valent mieux que des Martin.
— Robert de Mareuil, m’as-tu dit, Martin, était ce soir aux Funambules ? — reprit soudain Basquine après un silence pensif.
— Oui, — repris-je, — à l’avant-scène à gauche…
— C’est cela… — dit-elle vivement. — Quoique placé dans le fond de la loge, il s’était beaucoup avancé… vers le théâtre.
— Justement, — dis-je à Basquine, — il semblait attiré, fasciné par ton jeu et par ton chant.
— Singulier hasard ! — reprit Basquine, — je l’avais un instant remarqué ; car, toute à ma scène… je ne pensais qu’au personnage que je représentais…
— Le Robert de Mareuil paraissait fasciné, — s’écria Bamboche en regardant Basquine d’un air d’intelligence.
— Oui… — reprit celle-ci en souriant de son rire sardonique, — comprends-tu ? un ami du vicomte ? un des coryphées de cette race que j’abhorre ?
— Pardieu ! si je comprends ! — s’écria Bamboche.
— Moi aussi, — leur dis-je, — je crois comprendre. Mais prenez garde… Robert de Mareuil… est…
— Ne te mêle pas de ça, Martin, — dit Bamboche en m’inter-