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sectes (C). Cette souffrance atroce, et surtout le soleil ardent frappant depuis longtemps sur sa tête nue et rasée, l’avaient rendu fou… Je lui criais : Mon père, au secours !… Il ne m’entendait plus… Mes cris ont attiré un autre colon romain, voisin de notre maître, et que l’on disait humain envers ses esclaves… Se promenant par hasard de ce côté, il est accouru à moi… Ému de pitié, il a coupé mes liens, m’a traîné jusqu’à la source du lavoir, et m’a plongé dans ses eaux, afin de me délivrer des fourmis… Mes premières souffrances apaisées, je suppliai ce Romain d’aller au secours de mon père… À ce moment est arrivé un de nos gardiens ; et bientôt après lui notre maître… Il a consenti, par cupidité, à me vendre à l’autre colon ; mais il a déclaré, dans sa fureur, que mon père, ayant incendié la nuit précédente, une partie des bâtiments de la métairie, afin de profiter du tumulte pour s’échapper avec moi, subirait son supplice jusqu’à la fin… et il l’a subi… Entraîné loin de là par mon nouveau maître, j’ai été ensuite longtemps malade et traité avec humanité ; car quelques Romains ne sont pas les bourreaux de leurs esclaves… La première fois que j’ai pu sortir seul, je me suis rendu près des deux saules… j’y ai trouvé les os blanchis de notre père…

— Mourir ainsi ! ô Dieux ! — s’est écriée Siomara en essuyant ses larmes ; — mourir esclave, et d’une mort affreuse… dans ces mêmes lieux où soi-même et les siens l’on a si longtemps vécu heureux et libres !

— Comme toi, Siomara, j’ai eu le cœur déchiré à cette pensée ; quoique jeune encore, j’ai fait un serment de vengeance sur ces restes sacrés de notre père… Puis, j’ai pris dans le creux du saule, où ils étaient cachés, nos récits de famille… Je suis resté quelques années chez mon nouveau maître, comme esclave domestique… À cette époque j’ai appris à parler la langue romaine ; malheureusement, mon maître est mort : mis à l’encan ainsi que ses autres esclaves, un procurateur romain, en tournée dans notre pays, m’a acheté ; il était violent et cruel, ma vie a recommencé plus misérable que jamais ; puis il s’est défait de moi ; d’esclavage en esclavage, j’ai été revendu au