en ce moment, chargé de la garde de celui que vous regardez sans doute comme le dernier descendant de Hugues-Capet ?… Je comprends l’allusion, monsieur… elle est dure.
— Une allusion serait, de ma part, une lâcheté, sire : il s’agit d’un rapprochement étrange dû au hasard, et j’avais pris soin, sire, de vous prévenir que ce rapprochement pouvait vous être pénible.
— Il est vrai, monsieur Lebrenn, il est vrai, c’est moi qui ai voulu vous entendre ; ainsi donc, un de vos aïeux a été chargé de la garde du dernier des Mérovingiens ? Vous m’avez parlé d’une seconde circonstance à peu près semblable ?
— Cette circonstance, sire, ayant directement trait au fondateur de votre dynastie…
— À Hugues-Capet ?
— Oui, sire, à Hugh-le-Chappet, ainsi que l’on disait en ce temps-là…
— Eh bien ?
— Je ne sais si je dois continuer…
— Pourquoi cela ?
— Parce qu’il me faudra dire ce que fut Hugh-le-Chappet.
— Hugues-Capet, comte de Paris, fondateur de ma maison, fut librement acclamé roi, — reprit Louis XVI avec hauteur et fierté ; — il a été l’un des plus grands hommes de l’histoire de France.
— Soit, sire.
— Ce n’est pas l’opinion de monsieur Lebrenn ?
— Tant s’en faut.
— Cependant, monsieur, lisez l’histoire.
— J’ai lu les faits rapportés par notre légende de famille.
— Enfin, monsieur, ces faits, quels sont-ils ?
— Voulez-vous les connaître, sire ? Ils sont, je vous en préviens, horribles…
— Il n’importe, dites-les.
— C’était en l’année 987, au château de Compiègne ; mon aïeul,