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commun aux individus et au corps social. De même que, durant le mois passé, la levée en masse des citoyens courant à la frontière a sauvé la France à l’extérieur en la préservant de l’invasion étrangère et du démembrement, la terreur saura réduire à l’impuissance nos ennemis intérieurs, sinon ils seront anéantis. Leurs perfides manœuvres, leurs ténébreux complots, leurs noires scélératesses ont plongé le pays dans un abîme de désastres !… Mensonges, calomnies, trahison, fausse monnaie, disette factice, accaparements, meurtres, incendies, guerres civiles atroces, dont le massacre des républicains à Machecoul fut le sanglant signal… les royalistes n’ont reculé devant aucune extrémité pour perdre la révolution… Le moment est venu de les terrifier ; aussi, voyez combien la face des choses a changé depuis le règne de la terreur ! Le maximum assure la subsistance du peuple ; les agioteurs, menacés de la peine capitale, ont cessé leurs spéculations homicides ; le tribunal révolutionnaire est investi d’une juridiction sans appel et sans merci pour les coupables ; des commissaires, escortés d’une armée révolutionnaire, parcourent les départements afin de faire justice des conspirateurs… le décret sur les suspects, précisant la nature de la suspicion légale, atteint les ennemis de la république et sauvegarde les innocents. La Convention est résolue de poursuivre avec la même rigueur les contre-révolutionnaires et les enragés… Ceux-ci, au commencement de ce mois, ont voulu, à la voix de leurs chefs Jacques Roux, Chaumette et Hébert, tenter contre la Convention un prétendu 31 mai. Cette provocation anarchique a échoué, grâce au bon sens et au patriotisme du peuple. Quelques paroles de Barère, au nom du comité de salut public, prouvent de la manière la plus flagrante que le règne de la terreur a été forcément, fatalement provoqué par les ennemis de la république.

« Depuis plusieurs jours (a dit Barère dans son rapport au nom du comité public), tout semblait annoncer un mouvement dans Paris. Des lettres interceptées, soit pour l’étranger, soit pour les