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» Paris est debout. Il voit avec fierté que malgré les quatre-vingt mille hommes enrôlés dans son sein depuis quatorze mois, il lui reste encore plus de cent vingt mille citoyens sous les armes à opposer aux tyrans et aux fanatiques. Les barrières sont fermées, toutes les avenues du palais national gardées par les sections. Ce n’est pas la Convention qui est assiégée ; c’est, dans son sein, une faction scélérate, c’est une conjuration qui est poursuivie. La ville reste quatre jours entiers sous les armes. Elle ne les posera point que la Convention ne soit purgée des principaux conjurés. Toutes les sections, tous les pouvoirs constitués de Paris se succèdent à la barre, pour demander le décret d’accusation contre les vingt-deux, contre la commission des douze, et contre deux ministres, instruments de contre-révolution. L’on ne voulait que s’assurer de leurs personnes… Enfin, au bout de quatre jours, le côté droit a cédé à cette volonté ferme, soutenue, à cette obstination républicaine des citoyens de Paris stipulant pour leurs frères des départements ; et la Convention a prononcé à une très-grande majorité le décret d’arrestation contre les vingt-deux, la commission des douze et les ministres Clavière et Lebrun. À peine ce décret était-il rendu, que les membres des sections sont venus s’offrir en otages de la sûreté des détenus, afin de venger Paris des libelles anglais et royalistes, et prouver son respect pour la représentation nationale.

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» Tels sont les faits, citoyens ! Vous le voyez, Paris, dont les membres du côté droit provoquaient la destruction sur leurs bancs, à la tribune, sur le fauteuil même du président, a contenu son indignation, bien pardonnable en présence de vœux si impies. Paris conserve aux détenus leur inviolabilité. Il ne veut point s’arroger plus que sa portion de pouvoir, et il attend avec respect le jugement des autres départements et du souverain.

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» Non, Paris ne renoncera pas à la gloire que lui assure son patriotisme