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répondrons ainsi à nos frères des départements de la sûreté de leurs députés. »

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6 JUIN 1703. — Un hasard singulier a mis aujourd’hui entre mes mains, pour quelques instants, une note manuscrite de Robespierre. Je me suis empressé d’en prendre copie ; elle est du plus haut intérêt. Elle expose en quelques lignes concises, fermes, d’une logique profonde, et d’une pratique inflexible comme le génie de ce grand homme, la direction politique qu’il se propose d’imprimer désormais au parti jacobin, maître du pouvoir depuis la journée du 31 mai. Cette espèce de catéchisme ou de memento contient en germe les moyens révolutionnaires dont l’action, selon Robespierre (et à peu d’exceptions près ils me semblent excellents), doit assurer le salut de la république. Tel est cet écrit :

« — Il faut une volonté UNE ;

» — Il faut qu’elle soit RÉPUBLICAINE OU ROYALISTE ;

» — Pour qu’elle soit républicaine, il faut des ministres républicains, des journaux républicains, des députés républicains, un gouvernement républicain.

» La guerre étrangère est un fléau mortel tant que le corps politique souffre des convulsions de la révolution et de la division des volontés. — Les dangers intérieurs viennent des bourgeois ; pour vaincre les bourgeois, il faut rallier le peuple. — Il faut que l’insurrection actuelle (31 mai 1793) continue jusqu’à ce que les mesures soient prises pour sauver la république. — Il faut que le peuple se rallie à la Convention et que la Convention se serve du peuple. — Il faut que l’insurrection s’étende de proche en proche sur le même plan, — que les sans-culottes soient payés et restent dans les villes ; — il faut leur procurer des armes, les exalter, les éclairer. — Si les girondins sont renvoyés dans leurs départements, ils les égareront. — Il faut se souvenir de Dumouriez et