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Maintenant donc que vous reconnaissez que vous êtes libres dans vos délibérations, je demande, non pas quant à présent, un décret d’accusation contre les vingt-deux membres dénoncés, mais que la Convention décrète qu’ils seront mis en état d’arrestation provisoire chez eux, ainsi que les membres du comité des douze et les ministres Clavière et Lebrun. »

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Sur la motion de Couthon, l’Assemblée décrète qu’elle met en état d’arrestation chez eux les représentants :

Gensonne, — Vergniaud, — Brissot, — Guadet, — Gorsas, — Pétion, — Salles, — Chambon, — Barbaroux, — Buzot, — Birotteau, — Rabaud Saint-Étienne, — Lasource, — Lanjuinais, — Grangeneuve, — Lesage (d’Eure-et-Loir), — Louvet, — Valazé, — Doulcet-Pontécoulant, — Lehardy, — Ducos, — Lanthenas, — Dussault, — les ministres Clavière et Lebrun, — les membres de la commission des douze, — moins Fonfrède et Saint-Martin.

Marat, Couthon et plusieurs autres représentants du peuple demandent que Ducos, Lanthenas et Dussault soient exemptés de cette mesure.

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L’effet produit le 4 juin 1793 par le décret de la Convention, est immense dans Paris. L’on sent que, par l’éloignement des girondins, les funestes déchirements de l’Assemblée vont avoir un terme, et que la révolution sera sauvée par l’énergie des jacobins, maîtres désormais de la situation. Bientôt une députation des sections de Paris s’est présentée à la barre de la Convention et a fait entendre par l’organe de son orateur ces patriotiques et généreuses paroles :

« — Le peuple entier du département de Paris nous députe vers vous, citoyens législateurs, pour vous dire que le décret que vous venez de rendre est le salut de la république. Nous venons vous offrir de nous constituer en otages en nombre égal à celui des représentants dont l’Assemblée vient d’ordonner l’arrestation, nous