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les honnêtes gens fassent une insurrection qui rachète les crimes de celles de 1791 et de 1792 ; que le fruit de cette insurrection soit la dispersion des sept cent quarante-cinq tyrans de la Convention ; et, pendant ce temps, je marche avec mon armée, j’arrive à Paris et je proclame le roi… »

Dumouriez, se croyant sur de l’impunité au milieu de son armée, multiplie effrontément ses confidences et termine ainsi l’entretien :

«… J’avais pensé d’enlever à la maison d’Autriche la Belgique et de me faire reconnaître chef de la république belge ; mais la haine que les ingrats de France me portent m’a barré dans ce projet ; mais il peut encore se réaliser, grâce à la protection que m’accorde l’Autriche, etc., etc. ». . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

« Après cet entretien, les trois représentants du peuple ont quitté Tournay à trois heures du matin, et, rencontrant à Lille les représentants Lacroix-Robert et Gossuin, ils les ont engagés à déclarer Lille en état de siège, ainsi que toutes les autres places fortes que défendrait mal une armée à moitié dispersée à la merci d’un traître tel que Dumouriez… Ils sont arrivés hier samedi à Paris, à huit heures du matin, et ont signé aujourd’hui 31 mars, an II de la république, le ci-dessus rapport.

» PROLY, PEREYRA, DUBUISSON. »

Après le départ des représentants du peuple, Dumouriez adresse à son armée et à la nation française un manifeste où il proclame hautement sa trahison et son royalisme ; à ce manifeste est jointe la proclamation suivante :

« Le maréchal de Saxe-Cobourg, général en chef des armées de S. M. l’empereur et de la Confédération germanique, aux Français :

» Français,

» Le général en chef Dumouriez m’a communiqué sa déclaration la nation française. J’y trouve les sentiments et les principes