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vous disiez au mois de décembre dernier en parlant des éventualités probables de la mort de cet infortuné roi : « Il peut aussi se faire, — danger fort grave, — que cette tête de roi, jetée en défi à l’Europe, la soulève, et que la république, ainsi placée dans l’alternative de vaincre ou de périr, accepte cette terrible nécessité, exalte jusqu’à un invincible héroïsme les sentiments patriotiques des masses, et que la révolution sorte triomphante de cette lutte acharnée contre les rois étrangers. »

LE JÉSUITE MORLET. — J’allais conclure, et vous m’interrompez… Je…

M. HUBERT. — Un dernier mot, et je termine : je suis loin de nier, car elles me réjouissent, les divisions de la Convention ; cependant, voyez la promptitude, l’audace de ses mesures ; aussitôt après avoir déclaré la guerre à l’Angleterre et à la Hollande, l’Assemblée s’occupe sans relâche d’organiser les ressources financières du pays, elle émet pour neuf cent millions d’assignats, reconstitue le ministère de la guerre et le confie à Beurnonville, l’un de nos meilleurs généraux ; le savant Monge est chargé du ministère de la marine et lui donne une nouvelle et puissante impulsion ; enfin, malgré ses discords, la Convention élabore une nouvelle constitution effroyablement démocratique, si l’on en juge d’après les extraits du rapport de Condorcet qui m’a été communiqué (M. Hubert tire de sa poche un papier). Écoutez ces quelques paragraphes… il est utile de les connaître…

L’ABBÉ ROUX. — Je partage d’autant plus l’avis du préopinant, que c’est surtout et précisément sur le terrain de la prochaine constitution que nous devons rompre ouvertement avec les jacobins, et ouvrir contre eux une vigoureuse attaque !

LE LYONNAIS. — Nous repartons sous très-peu de jours pour nos provinces, il sera bon que nous puissions signaler d’avance les monstruosités de la nouvelle constitution élaborée par le marquis de Condorcet… cet infâme renégat… cet athée.