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des Champs-Élysées. — À dix heures vingt minutes, Capet, arrivé auprès de l’échafaud, est descendu de voiture. — À dix heures vingt-deux minutes, il a monté sur l’échafaud ; l’exécution a été à l’instant consommée… Sa tête a été montrée au peuple.

» Et ont signé : Lefebvre, Momoro, Saillais, Bernard, Isabeau, Jacques Roux. »

M. l’abbé Jacques Roux, prêtre prédicateur de la section des sans-culottes, a ainsi rendu compte de sa mission :

« Nous venons, a-t-il dit, vous rendre compte de la mission dont nous étions chargés : nous nous sommes transportés au Temple ; là, nous avons annoncé à Capet que l’heure du supplice était arrivée ; il a demandé à rester quelques minutes seul avec son confesseur, puis il a voulu nous charger d’un paquet destiné au directoire. Nous lui avons observé que nous n’avions d’autre mission que celle de le conduire au supplice. Il a répondu : C’est juste, et il a remis ledit paquet à l’un de nos collègues ; il a recommandé sa famille et a demandé que Cléry, son valet de chambre, fût à l’avenir celui de sa femme ; de plus, il a demandé que ses anciens serviteurs de Versailles ne fussent pas oubliés. Puis il a dit à Santerre : — Marchons… Il a traversé une cour à pied, est monté en voiture dans la seconde, et pendant la route le plus profond silence a régné : il n’est arrivé aucun événement ; nous n’avons pas quitté Capet des yeux jusqu’à la guillotine. Il est arrivé à dix heures vingt minutes ; il a été trois minutes à descendre de voiture, il a voulu parler au peuple en s’écriant : Je suis innocent ! … Santerre a ordonné un roulement de tambours, la tête de Capet est tombée, des citoyens ont trempé dans le sang des mouchoirs et des piques.

» Après la rédaction du procès-verbal, nous nous sommes rendus auprès du conseil exécutif provisoire, qui maintenant s’occupe de la recherche de l’assassin de Lepelletier Saint-Fargeau ; et ont signé, etc., etc., etc. »