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» Art 4. — Il suffira, pour être éligible à la Convention nationale, d’être âgé de vingt-cinq ans et de réunir les conditions exigées ci-dessus des électeurs. (Bravos dans les tribunes.)

» Art. 5. — Les assemblées primaires se réuniront le dimanche 25 août de cette année 1792 pour nommer les électeurs.

» Art. 6. — Les citoyens prêteront dans les assemblées primaires, ou dans les assemblées électorales, le serment de maintenir l’égalité, la liberté, ou de mourir en les défendant. (Applaudissements.)


» Art. 7.— Les députés à la Convention nationale seront rendus à Paris le 20 septembre prochain. Dès qu’ils seront réunis au nombre de deux cents, l’Assemblée fixera le jour de l’ouverture de la Convention. (Mouvement prolongé d’approbation dans les tribunes et dans l’Assemblée.)

» le président. — Je suis informé par votre comité de surveillance que l’on a reconnu de fausses patrouilles aux environs des Feuillants. L’on m’apprend, en outre, que certains gardes nationaux, portant pour signes de ralliement des pompons blancs, ont l’intention de marcher sur l’Assemblée afin de délivrer le roi. (Violentes rumeurs dans les tribunes.) — L’on m’avertit que les grenadiers du bataillon des Filles Saint-Thomas doivent s’assembler ce soir dans la salle de la Loterie, pour y délibérer sur la délivrance du roi. »

Cette audacieuse menace des royalistes, ce nouvel appel à la guerre civile, le lendemain même d’une insurrection victorieuse, à laquelle ont pris part toutes les sections de Paris, exaspère les patriotes des tribunes. Les dernières paroles du président annonçant les projets d’une implacable contre-révolution, sont suivies d’une explosion de cris furieux. Le populaire, naguère encore sous l’impression des actes, des sentiments les plus généreux, sent se réveiller ses colères, ses haines, devant cette provocation des royalistes ; mille voix s’écrient :

— Qu’ils y viennent les bleuets enlever le roi ! — Qu’ils y vien-