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d’épouse, de mère, de sœur ou de fille, s’étaient empressées de sortir afin de se renseigner sur le sort de ceux pour qui elles craignaient ; elles furent remplacées dans les tribunes par des patriotes en armes, qui venaient de prendre part à l’insurrection.


« thuriot. — Citoyens, n’en doutons pas, la révolution a d’implacables ennemis dans l’intérieur du royaume. Il faut assurer le triomphe du patriotisme… Je demande que les nouveaux fonctionnaires du gouvernement et de la commune soient autorisés à faire faire des visites domiciliaires chez les gens suspects, afin de s’assurer s’ils n’ont pas des dépôts d’armes et de poudre cachés. »

La proposition de Thuriot vient d’être votée, lorsque deux commissaires de la commune de Paris sont introduits à la barre, et l’un d’eux s’exprime ainsi :

« — Législateurs, le calme le plus profond règne maintenant dans la capitale ; de nombreuses patrouilles veillent à la sûreté des citoyens et à celle de vos personnes. Santerre, commandant général de la force publique, a envoyé vingt hommes par bataillon pour la garde de l’Assemblée… On s’occupe activement d’achever d’éteindre l’incendie des Tuileries, qui n’offre plus aucun danger.

» sers, à la tribune. — Je viens de parcourir quelques places publiques, le peuple abat les statues des rois qui s’y trouvent.

» thuriot. — Il est impossible de s’opposer à la destruction de ces symboles du despotisme ; mais il faut régulariser cette destruction : beaucoup de ces statues peuvent être très-utiles pour fondre de la monnaie ou des canons. L’Assemblée doit montrer un ferme caractère, ne pas craindre d’ordonner la disparition de ces monuments élevés à l’orgueil des rois qui sont souvent la honte ou l’exécration de l’histoire. (Applaudissements.)

» abitte. — Je demande que la statue de la liberté soit élevée à la place de ces emblèmes serviles ! ! »

Un tonnerre d’applaudissements et les acclamations des tribunes