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la coalition et avec les contre-révolutionnaires dont La Fayette était l’âme, propose à l’Assemblée de proclamer le décret suivant :

« — 1° La patrie est en danger !

» — 2° Les ministres sont responsables des troubles intérieurs dont la religion serait le prétexte.

» — 3° Les ministres seront responsables de l’invasion du territoire de la France, faute de précaution pour remplacer le camp dont l’Assemblée a décrété la formation.

» Je propose un message au roi, — dit Vergniaud en terminant, — et une adresse au peuple français, pour inviter les citoyens à prendre les mesures rendues indispensables par les circonstances. Je demande enfin, et surtout, un prompt rapport sur la conduite du général La Fayette ! »

Après une discussion approfondie, à laquelle prirent part Brissot, Condorcet, Cambon, Carnot et autres chefs du parti républicain, discussion où furent démontrés jusqu’à la dernière évidence les manœuvres de la cour et de l’étranger, les complots de La Fayette et de la commune de Paris, qui avait révoqué de ses fonctions municipales le maire Pétion, si cher aux patriotes ; l’Assemblée, à la suite d’un rapport d’Hérault de Séchelles, déclare en ces termes énergiques et concis le danger de la chose publique :

« Citoyens,

» Des troupes nombreuses s’avancent vers nos frontières ; tous ceux qui ont en horreur la liberté s’arment contre notre constitution !

» Citoyens ! la patrie est en danger !

» Que ceux qui vont obtenir l’honneur de marcher les premiers pour défendre ce qu’ils ont de plus cher, se souviennent toujours qu’ils sont Français et libres ;

» Que leurs concitoyens maintiennent dans leurs foyers la sûreté des personnes et des propriétés ;

» Que les magistrats du peuple veillent attentivement ;

» Que tous, dans un courage calme, attribut de la véritable force,