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couverte… le sang coulera, ou bien l’arbre de la liberté que nous allons planter fleurira en paix !

» Législateurs, le pouvoir exécutif, représenté par l’individu royal, n’est pas d’accord avec vous : nous n’en voulons d’autre preuve que le renvoi des ministres patriotes ; ainsi donc le bonheur d’un peuple libre dépendra du caprice d’un roi ?… Ce roi peut-il avoir d’autre volonté que celle de la loi ? Non !…

» Législateurs, nous nous plaignons aussi de l’inaction de nos armées après une première défaite ! Nous demandons que vous scrutiez la cause de cette inaction ? Dérive-t-elle du pouvoir exécutif ?… qu’il soit anéanti ! Qui peut donc nous arrêter dans notre marche ? Verrons-nous nos armées périr partiellement ? La cause étant commune, l’action doit être générale. Ah ! si les premiers défenseurs de nos libertés eussent temporisé comme le font nos troupes, siégeriez-vous aujourd’hui dans cette enceinte ?

» — Le peuple est là. Il attend dans le silence une réponse digne de sa souveraineté.

» Législateurs, nous demandons de rester armés jusqu’à ce que la constitution soit exécutée. Nous sommes ici les organes, non-seulement des sections des faubourgs, mais de toutes les sections de Paris et des communes environnantes.

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» Législateurs, il est temps que le peuple se lève ; il est las de parer les coups : il veut en porter, il veut anéantir les conspirateurs…

» La force populaire fait votre force… employez-la… Point de quartier, puisque vous n’en avez pas à espérer !

» Législateurs, ordonnez !… nous marcherons aux frontières… Le peuple veut accomplir une révolution qui doit assurer son bonheur, son salut et sa gloire ! »

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Pendant qu’une partie de la manifestation stationnait aux abords du lieu des séances de l’Assemblée, une autre fraction de cette im-