— Et si ce n’est que cela !
— Quoi ! encore ? Avez-vous quelque chose à reprocher au patron ?
— Lui ! c’est le meilleur homme du monde… J’en suis sûr, ma mère me l’a dit.
— Et madame Lebrenn ?
— Chère et digne femme ! elle me rappelle ma mère par la douceur.
— Et mademoiselle ?
— Oh ! pour celle-là, Jeanike, on peut dire d’elle ce que dit la chanson des Pauvres :
Votre maîtresse est belle et pleine de bonté.
Et comme elle est jolie elle est aimable aussi.
Et c’est par là qu’elle est venue à bout de gagner tous les cœurs.
— Ah ! Gildas, que j’aime à entendre ces chants du pays ! Celui-là semble être fait pour mademoiselle Velléda, et je…
— Tenez, Jeanike, dit le garçon de magasin en interrompant sa compagne, vous me demandez pourquoi je m’étonne...... est-ce un nom chrétien que celui de mademoiselle, dites ? Velléda ! Qu’est-ce que ça signifie ?
— Que voulez-vous ? c’est une idée de monsieur et de madame.
— Et leur fils, qui est retourné hier à son école de commerce ?
— Eh bien ?
— Quel autre nom du diable a-t-il aussi celui-là ? On a toujours l’air de jurer en le prononçant. Ainsi, dites-le ce nom, Jeanike. Voyons, dites-le.
— C’est tout simple : le fils de notre patron s’appelle Sacrovir.
— Ah ! ah ! j’en étais sûr. Vous avez eu l’air de jurer… vous avez dit Sacrrrrovir.
— Mais non, je n’ai pas fait ronfler les r comme vous.
— Elles ronflent assez d’elles-mêmes, ma fille… Enfin, est-ce un nom ?
— C’est encore une des idées de monsieur et de madame…
— Bon. Et la porte verte ?