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CHAPITRE VIII.


Comment M. Lebrenn, son fils, sa femme et sa fille se montrent dignes de leur race.




Madame Lebrenn fut surprise et heureuse à la vue de son fils qu’elle n’attendait pas, le croyant à son École du commerce. Velléda embrassa tendrement son frère, tandis que le marchand serrait la main de sa femme.

Sacrovir Lebrenn, par son air résolu, semblait digne de porter le glorieux nom de son patron, l’un des plus grands patriotes gaulois dont l’histoire fasse mention.

Le fils de M. Lebrenn était un grand et robuste garçon de dix-neuf ans passés, d’une figure ouverte, bienveillante et hardie ; une barbe naissante ombrageait sa lèvre et son menton ; ses joues pleines étaient vermeilles et animées par l’émotion : il ressemblait beaucoup à son père.

Madame Lebrenn embrassa son fils et lui dit :

— Je ne m’attendais pas au plaisir de te voir aujourd’hui, mon enfant.

— Je l’ai été chercher à son école, — reprit le marchand. — Tu sauras tout à l’heure pourquoi, ma chère Hénory.

— Sans être inquiètes, — reprit madame Lebrenn en s’adressant à son mari, — Velléda et moi, nous nous étonnions de ne pas te voir