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la bonne aventure.

vis, pressés l’un contre l’autre, pendant que le batelier dort sur ses rames, vous rêvez délicieusement à votre amour en regardant les étoiles. Oui, ah ! oui, ce sont là d’ineffables bonheurs, capables d’être même parfois goûtés par deux amants d’un certain monde, — ajouta l’inconnu d’une voix émue, attendrie, dont l’accent plein de charme frappa de nouveau madame de Beaupertuis. — Oui, ce sont là, je le sais, des jouissances célestes ! Mais combien durent ces jouissances ? mais où trouver deux âmes assez pures, assez fortes, assez religieusement aimantes pour se tenir durant des mois, des années, toute une vie, à une telle hauteur de poésie et d’extase ? Non ! non ! de telles âmes n’existent pas, madame, surtout quand elles ont été trempées, ou