Page:Sue - La Bonne aventure, Tome 2, 1851.djvu/76

Cette page a été validée par deux contributeurs.
70
la bonne aventure.

d’une sagesse pleine de modestie et de charme, ait la dignité de soi, je serai le premier à y rendre hommage, mais qu’une femme qui a des amants exige d’eux des quartiers de noblesse, comme s’il s’agissait de monter dans les carrosses du roi, ainsi qu’on disait autrefois, c’est aussi ridicule que maladroit, c’est limiter ses choix dans un cercle d’une monotonie désolante ; c’est en exclure la variété, l’imprévu, le nouveau, car franchement, Madame, les hommes d’un même monde sont tous taillés sur le même patron ; et puis, tenez, une fois lancés dans la voie du plaisir, votre tort, à vous autres, est de ne pas savoir vous servir dans vos amours de votre titre comme d’un contraste piquant ! Quoi de plus fastidieux que d’être duchesse avec des ducs, marquise avec des marquis !