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la bonne aventure.

toujours, sur des tabacs frelatés, fardés, desséchés, insipides, aigres ou amers, en un mot, exécrables ! Pourtant, ils avaient absolument la même apparence que les premiers, et m’avaient coûté aussi cher et autant de soins. Ma foi ! las d’être dupe de ces dehors trompeurs, de ces alternatives de choses exquises et de choses détestables, qu’il faut acheter au même prix, je me suis bravement rabattu sur le tabac vulgaire. C’est rude, c’est énergique, c’est violent, mais sain, naturel, et d’une qualité toujours égale ; l’on en trouve enfin, et toujours, sans peine et sans souci, à la première boutique venue. Aussi, depuis que j’en ai goûté, je trouve cela si commode et surtout si agréable, que tout autre tabac me semblerait maintenant sans