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la bonne aventure.

est obligée de se livrer aux soins du ménage et à l’éducation de son enfant, pourtant elle est toujours charmante, et, chose fondamentale en ménage, toujours désirable, toujours désirée. Trop pauvrement élevés pour chercher quelque distraction dans les lettres ou dans les arts, ces deux jeunes gens vivent seuls à seuls, et trouvent bien souvent qu’ils ne sont pas encore assez seuls, car ce sont d’enragés amoureux ; aussi, je vous le dis, madame, ai-je été ému, oh ! délicieusement ému, en contemplant cet amour toujours si ardent, si naïf, si fidèle, et si sincèrement content de soi qu’il peut défier tous les bonheurs.

La voix de l’inconnu était devenue touchante et sympathique ; madame de Beau-