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— Va, tu as perdu toute notion du bien et du mal ! — s’écria Jérôme avec indignation. — L’orgueil et l’envie t’ont perdu.

— Moi ?

— Oui, car tu te révoltes contre des iniquités imaginaires ; oui, car tu t’es dégradé à ce point de subir des humiliations outrageantes plutôt que d’abandonner un monde que tu exècres, mais dont le faux éclat te séduit et donne le vertige. Encore une fois, prends garde, Anatole, prends garde ! Je te l’ai dit, à la haine succède la vengeance ! Tu es doué de toutes les séductions de la jeunesse, de l’esprit et de la beauté. Tu peux faire beaucoup de mal… et tout mal s’expie cruellement !