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« Lorsqu’on se voit souffrir, lorsqu’on se voit être heureux, le malheur ni le bonheur ne sont arrivés à leur dernier terme.

« Jusqu’alors j’avais atrocement souffert ; j’avais eu des joies bien vives… mais je n’avais pas été tellement absorbé, que la réflexion ne me restât.

« J’ai parlé de bonheur inconnu, Marie… et pourtant la date du jour charmant où je ne doutai plus de votre amour est sur ce journal ; tandis que la date du jour de la naissance de notre Arthur ne s’y trouve pas.

« Votre âme si délicate comprendra, appréciera, n’est-ce pas ? cette différence si profonde.

« Quant à notre enfant, Marie, à notre bel et adorable enfant, nous songerons à son avenir, et…

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Ces mots sont les derniers du journal d’un inconnu.

Par les rapprochements de la date et des renseignements donnés par le curé du village de ***, dans les premiers chapitres, on voit que ce dernier passage dut être écrit le jour ou la veille du triple assassinat commis sur le comte, sur Marie et sur leur enfant, par Belmont, le pirate de Porquerolles, qui, étant parvenu à s’évader de sa prison et à connaître la retraite du comte, voulut tirer de celui-ci une terrible vengeance avant de quitter à tout jamais la France.


FIN D’ARTHUR.



Le curé du village de ***.