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CEUX DE VERDUN

Bonhommes de Verdun, vous ne dédaignez pas le Barbare ennemi :

Vous faites pis : vous êtes désormais ses juges :

Vous l’avez condamné : il faut qu’il s’humilie.


xxix


Modestie de Verdun, pudeur sublime, sublime modestie !

Nous faisons ce qu’il faut ; et après ? disent-ils.

Si nous mourons, c’est notre sort, ce n’est pas notre choix.

Ce que d’autres eussent fait, nous le faisons, oui ! Et quand nous n’y serons plus, d’autres le feront comme nous.

On nous a mis ici pour barrer la route aux voleurs de la terre.

On nous a dit : Il ne faut pas qu’ils passent. Ils ne passeront pas.

La divine pudeur du parfait sacrifice,

La céleste modestie du Sauveur, c’est celle-là,