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CEUX DE VERDUN

sein, qui fond sur la langue et se réjouit qu’on la mange ;

Et l’homme mort rend à la terre pain pour pain.

À d’autres donc, la miche et la moisson :

L’œuvre, pourtant, c’est vous qui la faites, bonhommes,

Et c’est nous tous, humblement, qui en sommes.

Mais vous, ô vivants éternels, les autres ne vivront un jour que par vous ; et vous vivez en eux déjà, quoi qu’il arrive :

Tout est en vous, et par vous seuls, le glorieux demain et le sublime aujourd’hui.


xv


Ainsi, vous êtes dans la mort les vivants de notre vie. Priez pour nous.

L’encens de votre mort monte vers le ciel, et les parfums.

Priez pour nous qui sommes en bas, vos témoins sur les dalles,