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vers, et les Parnassiens, de guerre lasse, s’abandonnaient au journalisme. Bourget, certes, eut un succès d’estime et Rollinat même un succès de réclame. Mais Leconte de Lisle, on peut hardiment l’affirmer, malgré la belle dévotion des Parnassiens, resta, avant son entrée à l’Académie, inconnu du grand public. Quant à Verlaine, Mallarmé, Dierx, Villiers de l’Isle-Adam, nous eûmes l’orgueil et la gloire de répandre partout leurs noms. Sans nous ils seraient encore obscurs. Grâce à nos pauvres petites revues dont on ne commence à connaître les titres que quinze ans après leur disparition, ils sont devenus illustres, et sont reconnus comme les véritables initiateurs d’une nouvelle poésie.

La première de ces revues, fut Lutèce. J’y reviendrai plus loin. On en a d’ailleurs souvent parlé. Mais on ignore généralement la Basoche qui fut fondée en novembre 1884, à Bruxelles, par Henry de Tombeur, mort depuis. Tout le groupe de Condorcet y collabora, notamment Mikhaël, Quillard, Ghil, Fontainas, Darzens et moi. Parmi ses autres collaborateurs, citons MM. Jean Ajalbert, Célestin Demblon, Georges d’Esparbès, Émile Goudeau, Stanislas de Guaita, Théo Hannon, J-K. Huysmans, Camille Lemonnier, Jean Lorrain, Catulle Mendès, Émile Michelet, Edmond Picard, et enfin Jean Ra-