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pareilles. Ce végétal singulier paroît être de l’espèce sensitive ; mais bien différent des sensitives ordinaires qui se retirent lorsqu’on les touche, même quand ce serait la main délicate d’une jolie femme ; cette plante au contraire s’étend, s’enfle, s’alonge, et semble aller au-devant de la main qui l’approche ; on dirait qu’elle l’invite à la toucher. Lorsqu’il fait froid, il n’es pas trop aisé de faire lever cette plante, à moins que ce ne soit sur couche.

Malgré l’incommodité que peut occasionner cette plante, elle est généralement reconnue pour un excellent cosmétique ; elle chasse la pâleur, anime les yeux, y fait briller un feu divin dans tous les traits. Elle fait du bien non-seulement aux particuliers, mais encore à des états, à des royaumes entiers. Combien de grands empires se sont bien trouvés de ce que son jus précieux avoit été avalé à propos ! Combien de guerres sanglantes terminées tout-à-coup, de traités de paix conclus par l’heureuse ap-