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créature était rusée : cette disposition féroce fui maîtrisée par un effort puissant de la volonté ; deux lettres partirent, l’une pour Lanyon, l’autre pour Poole. Après cela, il resta tout le jour devant son feu à se ronger les ongles, demanda un dîner chez lui, toujours seul avec ses terreurs furieuses et faisant frissonner sous son seul regard le garçon qui le servait. La nuit tombée, il partit dans un fiacre fermé et se fit conduire çà et là dans les rues de la ville. Je dis lui, je ne puis dire moi. Ce fils de l’enfer n’avait rien d’humain ; rien ne vivait en lui que la peur et la haine. Quand, à la fin, commençant à craindre que son cocher ne se méfiât, il renvoya le cab pour s’aventurer à pied au milieu des passants nocturnes, qui ne pouvaient que remarquer son apparence insolite, Ces deux passions grondaient en lui comme une tempête. Il marchait vite, poursuivi par des fantômes, se parlant à lui-même, prenant les rues les moins fréquentées, comptant les minutes qui le séparaient encore de minuit. Une femme lui parla, il la frappa en plein visage…

Lorsque je redevins moi-même, chez Lanyon, l’épouvante de mon vieil ami, à ce spectacle, m’affecta peut-être un peu. Je ne sais pas bien… Qu’importe une goutte de plus dans un océan de