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traverser la cour qui a été jadis un jardin, dans l’espèce de pavillon que l’on appelle indistinctement le laboratoire ou la salle d’anatomie.

Le docteur a autrefois acheté la maison aux héritiers d’un chirurgien, et s’occupe de chimie là où son prédécesseur s’occupait à disséquer. Pour la première fois, le notaire est admis à visiter cette partie de la maison, qui donne sur la petite rue, théâtre de sa première rencontre avec Hyde. Il trouve le docteur dans une vaste chambre garnie d’armoires vitrées, d’un grand bureau et d’une psyché, meuble assez déplacé dans un lieu pareil.

« Savez-vous les nouvelles ? lui demande Utterson.

— On les a criées sur la place, répond Jekyll très pâle et frissonnant.

— Un mot : j’espère que vous n’avez pas été assez fou pour cacher ce misérable ?

— Utterson, s’écrie le docteur, je vous donne ma parole d’honneur que tout est fini entre lui et moi ! D’ailleurs, il n’a pas besoin de mon secours, il est en sûreté. Personne n’entendra plus parler de Hyde. »

L’homme de loi est étonné de ces façons véhémentes, presque fiévreuses :

« Vous paraissez bien sûr de lui !