Page:Stevenson - Les Nouvelles Mille et Une Nuits, trad. Bentzon.djvu/253

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cœur, ne craignez rien. Et je vais ramasser votre chapeau. Mais, Dieu du ciel ! cria-t-elle, si vous n’avez pas semé des diamants tout le long de la route !… »

En effet, une bonne moitié de ce qui lui restait après le pillage de maître Raeburn, était tombé hors de sa poche par la secousse de son saut périlleux, et, une fois de plus, gisait, étincelant sur le sol. Il bénit la fortune de ce que la servante avait eu l’œil prompt. « Rien de si mauvais qui ne puisse être pire », pensa-t-il. Retrouver ces quelques joyaux lui sembla presque une aussi grande affaire que la perte de tout le reste. Mais, hélas ! comme il se baissait pour recueillir ses trésors, le vagabond fit une sortie adroite et inattendue ; d’un mouvement de bras il renversa à la fois Harry et la servante, ramassa deux poignées de diamants et se sauva le long de la rue avec une vélocité incroyable.

Le volé, aussitôt qu’il put se remettre sur ses pieds, essaya de poursuivre son voleur ; mais ce dernier était trop léger à la course et probablement trop bien au courant des lieux, car, de quelque côté qu’il se tournât, le pauvre Hartley n’aperçut aucune trace du fugitif.

Dans le plus profond découragement, il revint