Page:Stevenson - Les Nouvelles Mille et Une Nuits, trad. Bentzon.djvu/235

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

eut-il aperçu le secrétaire coupable que son projet changea ; sa fureur prit un autre cours ; il remonta la rue en tempêtant, avec des gestes et des vociférations farouches.

Harry ne fit qu’un saut dans la maison, y poussa son interlocutrice devant lui et ferma brusquement la porte au nez de l’agresseur.

« Y a-t-il une barre ? Peut-on la poser ? demanda-t-il, pendant qu’on frappait le marteau à faire résonner tous les échos de la maison.

— Voyons, que craignez-vous ? demanda la femme de chambre. Est-ce donc ce vieux monsieur ?

— S’il s’empare de moi, murmura Harry, je suis un homme mort. Il m’a poursuivi toute la journée, il porte une canne à épée et il est officier de l’armée des Indes.

— Ce sont là de jolies manières, dit la petite ; et, s’il vous plaît, quel peut être son nom ?

— C’est le général, mon maître, répondit Harry. Il court après le carton.

— Quand je vous le disais ! s’écria-t-elle d’un air de triomphe. Oui, je vous répète que je pense moins que rien de votre Lady Vandeleur, et, si vous aviez des yeux dans la tête,