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véritable originalité de forme et de fond, c’est dans l’exposition semi-scientifique d’un Cas étrange, qui mérite de compter parmi les récits les plus suggestifs et les plus ingénieux d’avatars et de transformations. L’histoire du Docteur Jekyll et de Mr Hyde se détache en relief puissant sur la trame un peu mince du reste de l’œuvre, et promet l’estime d’un ordre tout nouveau de lecteurs à M. Stevenson. Nous osons à peine le lui dire, ayant compris qu’il craint par-dessus tout de paraître terne et lourdement consciencieux. Terne, il ne saurait l’être ; le seul péril que l’on coure avec lui est dans l’excès du brillant et dans sa confusion accidentelle avec le clinquant. Quant à la conscience, elle ne sera jamais incompatible avec la liberté chez cet Écossais greffé de Yankee et de Parisien agréablement bohème. Qu’il ne s’inquiète donc pas de la nature de nos éloges. L’analyse critique qui suit est d’ailleurs pour prouver que l’ouvrage le plus grave de M. Stevenson n’a rien de particulièrement austère, ni surtout d’ennuyeux.


II.


Quelques lenteurs, il faut en convenir, embarrassent le début. Peu nous importent, par