Page:Stevenson - Les Nouvelles Mille et Une Nuits, trad. Bentzon.djvu/154

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vers la délivrance est fait. Demain, ou plutôt aujourd’hui, votre tâche sera d’apaiser les soupçons de votre portier en lui payant tout ce que vous devez ; pendant ce temps, vous pourrez vous fier à moi pour prendre d’autres dispositions nécessaires. En attendant, accompagnez-moi dans ma chambre, où je vous donnerai un narcotique indispensable, car, quoi que vous deviez faire, il vous faut du repos… »

La journée suivante fut la plus longue dont Silas put se souvenir. Il semblait qu’elle ne dût jamais s’achever, cette journée maudite…

L’Américain défendit sa porte et s’assit à l’écart, les yeux fixés sur la malle de Saratoga, dans une lugubre contemplation. Ses anciennes indiscrétions lui furent rendues avec usure : le trou dans la muraille ayant été ouvert de nouveau, il eut conscience d’une surveillance presque continuelle dirigée sur lui de l’appartement de Mme  Zéphyrine. Ce sentiment d’être épié devint même si pénible, qu’à la fin il se vit obligé de boucher l’ouverture de son côté. Lorsque, par ce moyen, il fut à l’abri de tout regard importun, Scuddamore passa son temps en larmes de repentir et en prières.

La soirée était fort avancée quand le docteur Noël entra dans la chambre, portant à la