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— Ah ! par exemple, j’aimerais bien à connaître ce que tu comptes faire ! dit Maurice.

— Je vais vous le dire, monsieur ! répliqua Jean, du ton le plus décidé. Je vais, tout simplement, remettre mon affaire aux mains du premier avoué de Londres, et, après cela, que tu boives un bouillon ou non, je m’en ficherai comme des choses de la lune !

— Mais pourtant, Jean, nous sommes à bord du même bateau ! murmura Maurice.

— À bord du même bateau ? Ah bien ! je te parie que non ! Est-ce que j’ai commis un faux en écritures, moi ? Est-ce que j’ai cherché à dissimuler la mort de l’oncle Joseph, moi ? Est-ce que j’ai fait insérer des annonces, — des annonces absolument stupides et grotesques, d’ailleurs, — dans tous les journaux, moi ? Est-ce que j’ai détruit des statues qui ne m’appartenaient pas, moi ? En vérité, j’aime votre aplomb, Maurice Finsbury ! Non, non, non ! Trop longtemps, je t’ai confié la direction de mes affaires ; maintenant je vais les confier à Michel. Michel, au reste, est un garçon qui m’a toujours plu. Et j’ai hâte de voir enfin un peu clair dans ma situation !

En cet instant, les deux frères furent interrompus par un coup de sonnette, et Maurice, qui avait timidement entr’ouvert la porte, reçut, des