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et plus longtemps encore pour enlever les barres qui consolidaient la porte.

Je crois bien qu’il ne se décidait qu’à regret, et qu’il était saisi d’un nouveau sursaut de frayeur à chaque marche, et ensuite à chaque verrou, à chaque barre.

À la fin, pourtant, nous entendîmes grincer les gonds.

Il me sembla que mon oncle se glissait tout doucement au dehors, et qu’en voyant Alan reculer d’un pas ou deux, il s’était assis sur le dernier degré du perron, l’espingole toute prête, entre ses mains.

— Maintenant, dit-il, faites attention que j’ai mon espingole, et que si vous faites un pas de plus, vous êtes un homme mort.

— Voilà un accueil charmant, certes, fit Alan.

— Non, répliqua mon oncle, mais c’est une bien dangereuse manière de traiter les affaires, et je dois être en mesure d’y répondre. Maintenant que nous savons à quoi nous en tenir, vous pouvez me dire ce qui vous amène.

— Eh bien, dit Alan, vous qui êtes un homme aussi intelligent, vous aurez sans aucun doute compris que je suis un gentilhomme des Hautes-Terres.

Mon nom n’importe nullement à l’affaire, mais le comté qu’habitent mes amis n’est pas loin de l’île de Mull, dont vous avez entendu parler.

Il paraît qu’un vaisseau s’est perdu dans ces parages.

Le lendemain même, un gentilhomme de mes amis, qui cherchait sur la côte du bois d’épaves pour faire son feu, rencontra un jeune garçon qui était à moitié noyé.

Il le remit sur pied. Lui et quelques autres gentilshommes le prirent et l’enfermèrent dans un vieux château en ruines, et depuis ce jour, il a occasionné de grandes dépenses à mes amis.