Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/366

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Bon ! fit-il.

Mais j’avais tiré mon coup de feu, et je restai muet.

— Allons, allons, monsieur Balfour, dit-il, continuez…

Où êtes-vous né ?

— À Essendean, monsieur, l’an 1734, le 22 mars.

Il me sembla qu’il vérifiait cette indication dans son dossier, mais je ne savais pas où il voulait en venir.

— Votre père ? Votre mère ?

— Mon père était Alexandre Balfour, maître d’école de cette localité ; ma mère se nommait Grace Pitarrow ; je crois que sa famille était d’Angus.

— Avez-vous des papiers qui établissent votre identité ? demanda M. Rankeillor.

— Non, monsieur, répondis-je. Ils sont entre les mains du ministre, M. Campbell, et il serait aisé de les avoir. M. Campbell répondrait aussi pour moi, et sur ce point, je ne crois pas que mon oncle oppose de dénégation.

— Vous voulez parler de M. Ebenezer Balfour ? demanda-t-il.

— Lui-même.

— Vous l’avez vu ? dit-il.

— J’ai été reçu par lui-même dans sa propre maison.

— Avez-vous jamais rencontré un homme qui porte le nom de Hoseason ? demanda M. Rankeillor.

— Je l’ai rencontré, pour mes péchés, monsieur, répondis-je, car ce fut par son ordre, et par suite de son entente avec mon oncle, que j’ai été enlevé de force en vue de cette ville, emmené en mer, que j’ai souffert un naufrage et cent autres malheurs, et que me voici devant vous dans ce misérable accoutrement.

— Vous dites que vous avez été victime d’un naufrage ? dit Rankeillor. Où cela s’est-il passé ?