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Enfin le fermier s’éloigna dans une direction, tandis qu’Alan et moi, nous en prenions une autre, après avoir réuni notre fortune pour continuer notre fuite.


CHAPITRE XXII

LA FUITE À TRAVERS LA LANDE : LA BRUYÈRE


Après une marche de plus de douze heures, sans arrêt à travers un pays très fatigant, nous nous trouvâmes, le matin, à l’extrémité d’une chaîne de montagnes.

Devant nous s’étendait une région basse, accidentée, déserte, qu’il nous fallait traverser.

Le soleil se leva bientôt. Il nous donnait droit dans les yeux.

Un brouillard léger, ténu, sortait du sol marécageux, comme une fumée, de sorte que, disait Alan, il eût pu y avoir là vingt escadrons de dragons, sans que nous nous en doutions.

Nous nous assîmes donc dans un creux au flanc de la colline, jusqu’à ce que le brouillard se fût dissipé, et après avoir fait un repas composé de drammach, nous tînmes un conseil de guerre.

— David, me dit Alan, voici la question. Resterons-nous tranquilles ici jusqu’à la nuit, ou faut-il nous risquer et aller de l’avant.

— Bon, dis-je, je suis fatigué, c’est vrai, mais je pourrais faire encore autant de chemin, si c’était tout.