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LES SOLDATS DE 1914, Les Morts pour la Patrie,
par la Comtesse de Noailles, with English Translation by Mrs. Margaret L. Woods


Les morts pour la Patrie ont la gloire plénière.
Ce long halètement des cœurs vers la lumière,
Où le génie humain épuise son effort,
Ceux-là n’en ont pas eu besoin : ils sont bien morts :
D’un coup ils ont rejoint l’éternité des siècles ;
Artisans du futur, ils ont près d’eux les aigles
Et la colombe avec l’olivier en son bec.
Ils dorment sous la vaste épitaphe des Grecs
Dont le monde à jamais s’ennoblit et s’étonne :
« Passant, regarde, et va dire à Lacédémone… »
Ces mots-là sont plus beaux qu’avoir vingt ans encor.
Nul ne mourra jamais aussi bien qu’ils sont morts.
L’ode, la symphonie et les nobles musées
Ne peuvent égaler ces âmes amusées
À jeter, comme un blé débordant le semeur,
Les astres qu’un héros lance aux cieux quand il meurt.
Ils ont rendu la nue épique et surhumaine,
L’espace, imprégné d’eux, perpétue et ramène
Leurs souffles, leurs regards et leurs fiers mouvements.
Ils ne sont plus des corps, ils sont des éléments.