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CHAPITRE XXI


Les premières mesures du dictateur furent grandes, sages et salutaires. Chacun reconnaissait la nécessité d’un gouvernement fort : on eut un gouvernement fort. Tout le monde se récriait contre la corruption et le manque d’équité des derniers gouvernements : le premier consul empêcha les voleries et prêta la force de son bras à l’administration de la justice. Tout le monde déplorait l’existence des partis qui divisaient et affaiblissaient la France : Napoléon appela à la tête des affaires les hommes à talents de tous les partis. Tout le monde craignait une réaction : Napoléon arrêta d’une main de fer toute tentative de réaction. Son gouvernement protégea également tous ceux qui obéirent aux lois, et punit impitoyablement tous ceux qui voulurent les enfreindre. La persécution avait ranimé les dernières étincelles du catholicisme : Napoléon prit le culte sous sa protection et rendit les prêtres à leurs autels. Les départements de l’Ouest étaient désolés par la guerre civile que la loi des otages