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CHAPITRE LVIII


Le 26 mai 1813, Napoléon était à Breslau. Là, il fut triplement téméraire : il compta trop sur son armée, trop sur l’idiotisme des cabinets étrangers, trop sur l’amitié des souverains. Il avait créé et sauvé la Bavière, l’empereur d’Autriche était son beau-père et l’ennemi naturel de la Russie. Il fut la dupe de ces deux phrases.

Il fallait profiter du moment de relâche pour épuiser à fond les pays conquis et, dix jours avant la fin de l’armistice, prendre position à Francfort-sur-le-Mein. Toute la campagne de Russie était réparée ; c’est-à-dire, en ce qui concerne la France, l’empire n’aurait pas été démembré ; mais Napoléon n’avait plus d’influence au delà de l’Elbe, que comme le plus grand prince de l’Europe.

L’expédition de Silésie, mal à propos confiée au maréchal Mac Donald, qui n’est connu que par des revers ; la bataille de Dresde, l’abandon du corps du maréchal Saint-Cyr, les batailles de Leipzig, la bataille de Hanau, tout cela, amas de fautes