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XII
PRÉFACE

deux volumes de 460 pages chacun. Aussi se plaît-il à bien situer son climat et à s’étendre longuement sur les mœurs allemandes, sur le caractère de la jeune fille, sur ses rapports avec sa mère, sur la surprise que leur cause, à l’une et à l’autre, le premier contact avec Paris. Rien de tout cela n’existe dans Mina de Vanghel qui court tout droit à son aventure sentimentale, tandis que les 172 pages que présente le manuscrit du Rose et Vert ne contiennent en réalité qu’une sorte d’introduction développée avec une complaisance infinie.

La vraie parenté entre les deux sujets ne se découvre réellement que parce que dans les plans qui nous servent pour apporter une conclusion à l’ébauche de ce roman, Stendhal indique comme devant se passer au même lieu, Aix-les-Bains, une intrigue amoureuse passablement enchevêtrée et assez analogue à celle qui fait le ressort de Mina de Vanghel. Les deux œuvres reçoivent ainsi l’une de l’autre des lumières précieuses, et nous avons trouvé légitime de ne pas suivre l’ordre chronologique, mais de donner en tête celle où le début est traité à fond et seulement ensuite celle où l’aventure reçoit des développements normaux, qui forment, si l’on veut, un épilogue naturel de la première.