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DU ROMANTICISME DANS LES ARTS

l’Archevêché que nous aurions besoin à Milan[1].


2 mars 1819.
Suite de l’architecture.

Les temples grecs étaient de petits édifices où le sacrifice devait s’opérer, c’étaient des espèces d’autels. Les temples chrétiens ou basiliques sont de vastes édifices destinés à mettre à couvert les fidèles[2].

Une des meilleures absurdités des architectes classicisti a donc été de vouloir dans les églises modernes imiter les temples anciens. La destination matérielle des édifices étant différente, c’est comme si l’on voulait construire un tonneau sur le modèle d’un verre.

De plus l’esprit des religions est opposé. La mythologie était une fête continuelle

  1. Autre erreur du même genre : l’on va cacher la statue d’Appiani, de ce grand peintre, honneur des temps modernes et de la Lombardie, dans un coin de la Brera, au lieu de la mettre au lieu le plus fréquenté de la ville, au beau milieu du bastion de la porte Renze. Pourquoi cela ? C’est qu’il faut imiter ce qu’ont fait nos pères qui mettaient les statues dans les églises au lieu de chercher franchement ce qui nous est le plus agréable. L’étranger qui ne fait que passer, le jeune homme qui va monter son cheval anglais à la porte Renze, verrait les honneurs que la Lombardie sait rendre à un grand homme.
  2. Vedi il Viaggio in Italia del’inglese Eustace. Questo viaggiatore che vidde la nostra Italia nell 1802 era un ultra pieno di pregiudizii ma un classicista dottissimo.